- sinners (isa)

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the night's still good for a gram or two; i'll be drinking late with you until the morning comes around

Les bras croisés sous sa poitrine, Adaline lève les yeux au ciel alors que les deux scientifiques se lancent dans des théories qui n’en finissent plus – parfois, elle les soupçonne d’inventer de nouveaux mots pseudo-scientifiques pour s’assurer qu’ils sont toujours les seuls à se comprendre. Lancés dans leur gesticulation exagérée et leur vocabulaire peu vulgarisé, ils ne se rendent pas compte qu’elle s’est éloignée. La spécialiste s’aventure dans les décombres du magasin dont il ne reste que quelques gravas de pierres carbonisées et des ruines. Dommage, le commerce était plutôt sympa, avec ses vieilles breloques peu coûteuses et ses couleurs pastelles. Tout est noirci, maintenant. L’agent se fige en constatant des traces de pas au milieu des cendres. Un regard aux alentours lui apprend que les deux loustiques qui font équipe avec elle n’ont pas bronché de leur place, leur discussion lui parvient encore, et elle sait qu’ils les trois seuls membre du SHIELD à avoir été envoyée sur ces lieux. Chess, il est parti ailleurs et l’autre – dont elle n’a pas retenu le nom – il coordonne tout depuis le Quinjet. Hormis les voix des scientifiques, maintenant lancés dans un débat à propos d’une énième série de science-fiction, le silence règne dans le magasin et c’est sans doute ce qui pousse Adaline à redoubler de vigilance. C’est trop silencieux pour être honnête et ses supérieurs l’ont prévenue ; s’il n’y a rien qui puisse relier cette quatrième explosion en l’espace de peu de temps à HYDRA, l’autre organisation secrète est soit dans le coup, soit à la recherche de celui, ou celle, qui provoque ce raffut. Les épaules tendues, elle amorce un demi-tour pour rejoindre les scientifiques. « Dépêchez-vous de finir vos relevés. » L’un d’eux ouvre la bouche, sans doute pour se plaindre, mais un regard d’Adaline lui intime de retenir son laïus. De toute façon, elle s’est déjà éloignée, la main prête à tirer son ICER de sa ceinture.

Elle se rend au bout du couloir qui mène dans la réserve et elle la sent. Cette présence. Ils ne sont pas seuls et elle a une idée bien trop précise de qui pourrait être là. HYDRA. Le souffle retenu, elle se glisse dans la pièce, les yeux s’habituant à l’obscurité lentement. Elle ignore combien ils sont, elle ignore s’ils l’ont repérée mais elle préfère partir du principe qu’ils sont plus nombreux et qu’ils savent qu’elle est là. Qu’ils étaient déjà là quand son équipe et elle, sont arrivés. Adaline s’enfonce dans le noir, attentive à sa propre respiration pour essayer de mieux percevoir celle de l’autre. Il n’y a pourtant pas un bruit qui ne lui parvienne et elle ferme les yeux. Elle se sait entourée d’étagères lourdes. La sortie est derrière elle, n’amenant rien d’autres qu’un faux filet de lumière – mais elle sait qu’il y a une fenêtre, de l’autre côté, obstruée par un carton sans doute. Il lui suffirait de s’y rendre pour faire pénétrer la clarté du jour. La tête penchée sur le côté, elle inspire avant de reprendre son avancée. Elle se tient prêt à une attaque, tout comme elle se prépare à attaquer la première. Elle ne laissera pas la moindre chance à HYDRA. Pas cette fois. Elle fait soudainement volte-face, la main sortant son ICER et elle tire. Elle comprend qu’elle rate sa cible et elle s’élance vers la fenêtre, abat l’épais carton qui dissimule la fenêtre et instantanément, la pièce s’éclaire. Adaline, elle n’est pas vraiment surprise de découvrir et reconnaître le visage de celle qui lui fait face. « T’as tant honte que ça de faire partie d’HYDRA que tu préfères rester cachée ? » Son sourcil s’arque, elle analyse la situation rapidement. Ce n’est pas leur premier affrontement – mais cette fois-ci, Adaline aime à penser qu’elle a un avantage que l’autre ne possède pas. L’effet de surprise n’a pas fonctionné et Mikaelson est, à priori, seule. Ce qui n’est pas son sac. « Toute seule ? Woh. Tes chefs n’ont vraiment pas du apprécier que tu aies raté ta dernière mission. » Elle laisse l’ombre d’un sourire sarcastique étirer ses lèvres ; mais au fond d’elle, Adaline n’attend que le coup d’envoi.