making two possibilities a reality (asaël)

**ADMIN** ☽ *the craziest one*

« Et moi, je vous dis que vous avez tout faux. » Elle croisait les bras, défiant du regard l'homme face à elle qui marmonnait des paroles qui lui étaient incompréhensibles, mais Eury avait raison et lui tords alors que ses doigts resserraient sa prise sur cette liste où était annotées quelques formules chimiques complexes. « Alors vous me donnez ce que j'ai besoin oui ou non ? » Faire des emplettes pour des substances chimiques n'était courant, mais c'était des produits basiques qui ne nécessitaient aucune démarche particulière car leurs taux de dangerosité étaient nuls. L'homme disparaissait pendant une poignée de secondes dans l'arrière boutique, laissant le temps à la rouquine d'inspecter les lieux. C'était son petit lieu secret, une droguerie tout ce qui avait de plus banale, sauf que l'homme était un ancien chimiste et avait en sa possession quelques petites merveilles qu'elle n'hésitait à ramener chez elle pour pousser ses petites expériences dans le plus grand secret et loin des regards indiscrets. Sa passion devenait presque une obsession ces derniers temps, pour sans doute oublier la peine ressentie d'un frère qui avait disparu sans laisser de traces. Elle plissait les lèvres, secouant légèrement la tête pour se concentrer sur ce pourquoi elle était venue. L'homme apparaissait à nouveau dans son champ de vision, lui tendant un sac plastique avec tout ce qu'elle avait inscrit sur sa précieuse liste, un sourire naissait sur ses lèvres, un sourire auquel l'individu ne répondait, taciturne, tendant simplement la main en sa direction pour récupérer les quelques billets qu'elle lui tendait. Eury ne s'attardait pas plus et sortait de la petite échoppe, inspirant profondément l'air frais matinal, se mêlant aux quelques habitants qui sillonnaient les rues de la petite ville. Invisible, se fondant parmi les autres, exaspérant la plupart par ses paroles qui ne voulaient souvent rien dire et par ses théories qu'on mettait sur le compte de la folie. Elle se sentait à part, toujours, génie maudite condamnée à une solitude dans laquelle elle se complaisait. Elle baissait le regard sur le sac plastique qui se balançait à ses côtés, ressentant presque l'impatience de rentrer chez elle et de s'y enfermer pour les heures à venir. Ses doigts glissaient sur le bout de papier précieusement conservé dans la poche de sa veste, pour y lire rapidement ce qu'elle avait inscrit et qui l'aiderait dans la suite des événements. Mais les imprévus ne faisaient parti de ce plan qui s'était inscrit dans son esprit, un imprévu qui fut une bousculade, la forçant à se reculer et lâcher le morceau de papier qui effleurait le trottoir. « Non, non, non, reviens ! » Sans ça, elle était perdue et pouvait dire adieu à son expérience à venir. « Reviens ici ! » quémanda t'-elle désespéramment envers le misérable bout de papier qui se stoppait aux pieds d'un inconnu. A bout de souffle, Eury se stoppait alors que l'individu s'était penché pour le ramasser. « Hey ! » Elle attirait son attention alors qu'il semblait lire les inscriptions sur ce dernier, rien qu'il ne pouvait comprendre dans son esprit, ce n'était que du charabia scientifique, des formules à tout va et sa petite liste de produits qu'elle emportait toujours partout avec elle, au cas où. « C'est à moi. » Elle tendait sa main avec une certaine impatience, ignorant ce qu'elle ferait si il refusait de lui rendre son bien. Elle pourrait toujours essayer de l'intimider...Mais au vu de sa taille et de son visage poupin, elle n'était guère impressionnante, il ne restait plus qu'à espérer que la méthode classique marcherait sinon et bien elle aviserait.

**ADMIN** ☽ *the angry kitten*

Il quitte l’enseigne les mains vides et l’air rembrunit. C’est qu’il se désespère, l’écossais, quand il se rend compte que c’est le quatrième disquaire qu’il fait sans trouver la moindre trace du trente-trois tours commandé par son petit frère. Sans doute que ça lui apprendra à vouloir faire plaisir à cette tête de mule ; Seban, malgré son large sourire et ses yeux de biche, il ne mérite pas l’exemplaire rare du tube des Eagles. Pas après avoir dragué son infirmière pour finalement lui promettre un rencard avec lui. Asaël plonge les mains dans ses poches, le col de son manteau relevé pour affronter le vent glacé qui s’infiltre par instant sous ses vêtements, en grognant. Foutu Seban. Son cadet est parvenu à lui faire accepter de se rendre au rendez-vous – juste un verre, vraiment, puisqu’ils ont rendez-vous dans un pub à l’irlandaise – et le voilà qui écume les disquaires de la ville pour lui trouver le parfait cadeau d’anniversaire. Parfois, l’aîné se dit qu’il gâte trop sa pourriture de frangin ; l’instant d’après, la condition de ce dernier lui revient en pleine figure et il se sent coupable de penser aussi mal de lui. Aujourd’hui n’est pas une exception et ses lèvres se pincent quand il décide de faire un dernier magasin pour cette après-midi – parce qu’il doit retourner bosser et qu’en vérité, un vrai sérum, une véritable cure ferait sans doute bien davantage plaisir à Seban en guise de cadeau qu’une saleté de disque introuvable. Il tourne à l’angle de la rue où il sait que se trouve le magasin de disques, pousse la porte avant de faire le tour des étalages et étagères. Et là, il lui semble rêver quand il le voit. Dans sa jaquette rouge et ocre, il n’est pas possible pour lui de se tromper. Ses doigts tremblent presque quand il s’en empare et, méticuleusement, il scrute les coins de l’album, s’assure que c’est bien les bonnes chansons qui figurent dessus avant de le juger acceptable et d’aller payer. Il hésite à demander un emballage cadeau avant de décider qu’il le ferait lui-même, même s’il a conscience que ce sera sans doute un désastre. Le disque sous le bras, il quitte le magasin, s’apprête à rebrousser chemin. Ses yeux captent à peine la bousculade qui a lieu à quelques mètres de lui – tout juste une dizaine. Il est prêt à contourner les deux personnes victime de la collision quand il aperçoit un papier voleter dans sa direction, porté par l’air de la journée. Ses yeux suivent le papier blanc qui retombe finalement sur le sol avec légèreté. Il se baisse par automatisme, conscient que la jeune femme qui court presque dans la direction en suppliant le bout de papier de revenir auprès d’elle aimerait sans doute qu’il évite de le snober et il le récupère. Sans vraiment le vouloir, ses yeux tombent sur une liste d’ingrédients qui lui sont bien trop connus pour être totalement innocents. Il parcourt les lignes pour découvrir ce qui paraître être un genre de recette à laquelle viennent s’ajouter quelques lignes de calculs mélangeant chiffre et lettres et Asaël, il comprend que c’est une formule complexe, qu’il s’agit d’une future expérience, sans doute. Il relève le regard vers ce brin de femme au visage presque trop enfantin pour comprendre de telles équations, et il arque un sourcil sans même s’en rendre compte. « C’est vous qui avez écrit ça ? » Il brandit la feuille comme une arme, un œil retournant se poser sur les lignes manuscrites. « Vous faîtes des recherches la dégénérescence cellulaire ? » Les calculs notés y ressemblent fortement, de là où il se tient. Lentement, il lui rend son papier, fasciné malgré lui par ce bout de femme qui semble s’intéresser de près à l’un de ses sujets préférés.

**ADMIN** ☽ *the craziest one*

Ses poumons la brûlaient, son souffle était coupé, ayant du mal à reprendre une respiration stable après cette course effrénée. Les mains sur les hanches, la tête légèrement penchée, elle redressait son visage aux traits poupins pour plonger ses prunelles sur l'homme qu'elle observait avec plus d'attention. Il était un peu plus grand qu'elle, les cheveux bouclés, les prunelles claires et une classe évidente qui exhalait de son être. Il serait même agréable à regarder si elle n'était pas obnubilée par ses équations scientifiques qui étaient son quotidien et la disparition d'un frère qui préoccupait tout son esprit. Elle s'était redressée, main tendue vers lui dans le vain espoir qu'il puisse lui rendre son Graal. Les secondes s'écoulaient, le papier toujours ancré entre les doigts de l'inconnu qui avait déposé son regard sur des formules qu'il ne pouvait comprendre, du moins, pensait-elle. Il n'avait pas l'allure d'un homme de science, tout comme elle n'avait pas l'allure d'une surdouée qui se complaisait dans les chiffres et les formules complexes. Le regard de l'inconnu s'était illuminé en se posant sur les écritures noircies présentes sur le morceau nacré qui effleurait son épiderme, surprise qui se distillait sur un visage qui se redressait vers le sien. « Non, je m'amusais juste à courir après ce morceau de papier parce que je le trouvais joli...Bien sûr que c'est moi qui ai écrit ça, vous en avez encore beaucoup des questions de ce genre ? » Elle poussait un soupir légèrement agacé, l'ironie venant s'inscrire dans ses paroles, les relations humaines n'étaient définitivement pas sa tasse de thé. Il y avait simplement son frère qui arrivait à briser ce mur instauré tout autour d'elle, à la faire évader de ses théories et de son caractère si renfermé. Il n'y avait que lui qui comptait, lui qui avait disparu, la laissant dans le flou et la noirceur. « Bon écoutez, je n'ai pas que ça à faire donc si vous pouviez... » Elle se figeait à ces mots, à cette phrase, écarquillant les prunelles, l'hiver laissant place à la fascination et l'intérêt qu'il avait su capter en déchiffrant cette formule si peu évidente, qui n'était que du charabia pour le commun des mortels. « Oui..Je...Comment vous... » Elle l'observait, dubitative, alors qu'il lui rendait son bien qu'elle capturait de ses doigts tout en effleurant les siens, jetant un coup d'oeil sur ses notes pour ensuite l'enfouir dans la poche de son manteau. « ...Vous êtes un scientifique ? » Une pointe d'excitation s'illuminait dans ses prunelles sombres, parce qu'elle n'avait rencontré des hommes de science que par le biais de ses professeurs, mais ils étaient tous barbants et répétaient sans arrêt les mêmes principes quantiques qu'elle connaissait déjà par coeur et là, voilà qu'elle rencontrait tout à fait par hasard l'un d'entre eux, plus jeune et qui semblait beaucoup moins soporifique. « Je suis désolée d'avoir enfin...J'ignorais que vous étiez... » Le peu d'assurance qu'elle avait acquise semblait tombée en lambeaux face à l'inconnu qui la dévisageait toujours de son regard perçant. « Je suis étudiante en dernière année de science, spécialisée en astrophysique et disons que quand je ne bosse pas mes cours, j'aime m'intéresser à d'autres sujets. » Un loisir pour elle, qui pouvait semblé être rédhibitoire pour autrui, elle ne savait même pas pourquoi elle lui parlait de ça. Elle soufflait d'abord le froid pour ensuite réagir comme une fan devant son idole qui ne savait que dire devant cette dernière. Tu es désespérante Eury. Elle poussait un soupir et remettrait une mèche auburn derrière son oreille. « Eurydice, mais tout le monde m'appelle Eury. » se présenta t'-elle après un long moment en tendant une main franche en sa direction, un très léger sourire perçant ses lèvres enfantines.

**ADMIN** ☽ *the angry kitten*

La propriétaire de la feuille volante a les mots acides et le ton acerbe. Asaël, il n’a pas vraiment l’habitude de se faire agresser verbalement de la sorte alors qu’il essaie de rendre service – pendant une fraction de secondes, il se demande s’il n’est pas resté enfermé au laboratoire trop longtemps et si HYDRA n’a pas pris le contrôle du monde. L’idée saugrenue s’enfuit rapidement, toutefois, et il se retrouve hébété devant ce visage de poupée à la verve sans pareille. Il y a comme un décalage trop violent entre ses traits et ses paroles et Asaël, il n’est pas assez habitué aux rapports sociaux pour savoir exactement comment réagir. Il baisse alors les yeux pour déchiffrer les notes prises à l’encre, s’assure qu’il comprend ce langage-là, que c’est même du sien dont il s’agit mais le constat reste le même à la lecture des chiffres et des calculs qui sont exposés sous ses yeux. « Ça aurait pu être des notes d’un parent ou bien d’un professeur. Vous agressez toujours tout le monde de cette façon ? » Ses sourcils se sont froncés, ses lèvres, pincées. Il essaie de réfléchir à ses paroles, à ce qu’il aurait pu dire qui aurait mérité de telles réflexions sèches mais il est presque certain de n’avoir dépassé aucune limite – si ce n’est celle de la curiosité. Il reprend la parole sans faire attention à ce qu’elle réclame, le papier maintenu entre eux comme un trophée, le regard brillant d’intérêt. De ce qu’il peut lire sur ces notes chiffonnées, il est certain qu’il aurait des théories intéressantes à partager avec cette demoiselle si elle accepte de se défaire de son air mesquin. Il est le témoin silencieux, mais un peu fier, du changement d’attitude, de la déroute qu’il est parvenu à instaurer et, Asaël, il esquisse un sourire en coin. « Je… ? » Qu’il répète avec toute l’innocence dont il est capable à cet instant. Le papier lui est repris, bref contact électrisant avant qu’il ne récupère ses doigts pour les enfoncer dans les poches de son blouson avec un haussement d’épaule. « C’est l’abréviation généralement utilisée pour décrire mon métier. » Un mot trop simpliste selon lui-même s’il est aussi celui qui convient le plus – il étudie les sciences dans leur grande généralité même s’il a été forcé de choisir une spécialité pour les études. Sa tête balance jusqu’à pencher sur le côté devant ce qui paraît être des excuses maladroites et Asaël, il laisse un sourire apparaître sur ses lèvres – la jeune femme lui rappelle l’époque où il refusait d’adresser la parole à quiconque ne possédait pas son QI, en peut-être un peu plus condescendante encore. Il n’a plus rien de moqueur parce qu’Asaël, il est incapable de se moquer bien longtemps, et il se contente de la fixer, un coin de sourire toujours étiré. « Les gens peuvent parfois surprendre. » Même s’il s’accorde à dire que ce n’est souvent pas le cas. « Mais je suis capable de reconnaître des calculs complexes sur les cellules humaines quand j’en vois. » Sans doute parce que c’est le sujet qui l’intéresse le plus – celui dont dépend si désespérément Seban et qui reste encore trop inaccessible malgré tous ses efforts et toutes les heures passées dessus. Sa tête se redresse alors qu’il se frotte le menton, renvoyé à ses propres années de facultés – et il s’aperçoit qu’elle est encore jeune, trop jeune, même comparé à ses trente-six ans maintenant tassés – avant de lui prendre la main et de la serrer brièvement. « Oh l’espace et l’univers ? C’est un sujet très riche en théories… Alors, selon vous, existe-t-il une présence de vie sur une autre planète ? » Aucun jugement dans sa voix, juste une curiosité mal dissimulée par l’excitation qui étrangle sa gorge et, par conséquent, sa voix. Une émotion qui fait ressortir son accent mal enfoui, toujours glissé à la surface, comme prêt à apparaître à chaque instant. « Rester ouvert à d’autres sujets c’est ce qui permet de trouver plus facilement une bonne place dans notre profession. » Un faux conseil, de ceux qu’il aime prodiguer quand il le peut – c’est-à-dire, pas souvent. « Enchanté Eury. Asaël mais Levi marche tout aussi bien. Hélas je ne suis astrophysicien, » s’excuse-t-il avec une légère grimace. « Les toxines et les bactéries sont davantage mon domaine de prédilection, j’espère que vous n’avez rien contre elles ? » Seuls les médecins urgentistes sont intéressés par son métier, en général – eux et HYDRA, bien sûr – parce que la société a peur des mots employés. Toxines et bactéries, des termes qui les renvoient à des maladies, des virus, et aussitôt, ils s’imaginent le pire. Asaël, il s’y est habitué.