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 (eurynis) Run boy run! This world is not made for you

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Adonis Cain

Adonis Cain

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MessageSujet: (eurynis) Run boy run! This world is not made for you   (eurynis) Run boy run! This world is not made for you EmptyVen 15 Juin - 15:29


Run boy run! This world is not made for you
eurydice & adonis






A première vue, il a un problème. Un grave problème. Son bras est piqueté d’un pansement, mais il retombe à terre, et il n’a plus rien pour s’envoler à nouveau. Et il n’a pas de boulot pour s’en procurer. Il n’a même plus vraiment de poudre blanche pour planer, il n’a que des réserves vides, et l’argent retiré à la banque qui s’effrite entre ses doigts. A première vue, il a un problème, et un problème de taille : parce qu’il va bien devoir impérativement trouver un moyen de gagner sa vie, et bonté divine, qu’il déteste cette expression. Il l’a toujours détestée. Il n’a rien à mériter, rien à justifier, rien à gagner, bon sang ! Il a juste… il a juste à… se laisser glisser le long du mur, dégringoler, se demander comment s’en sortir, et surtout comment gérer les mois à venir. Non, pas les mois, plus les mois. Les semaines. Les jours ? Son pote est en vacances, il squatte son appartement en attendant, sans lui avoir demandé son avis, juste en partant du principe que c’était le plus simple. Il squatte le canapé de l’appartement, le frigidaire, a commencé à vider les placards, avec ce pincement au corps de l’hors-la-loi qui ne le quitte pas, mais cette conscience que de toute manière, non seulement il n’a pas le choix, mais qu’en plus ce n’est que temporaire. Parce qu’il ne compte pas rester dans le coin, bien sûr. Adonis ne comptait déjà pas revenir, alors rester, vraiment ? Il se mord la lèvre, secoue la tête. Ouvre les yeux pour les poser sur la décoration sobre de son pote, une peinture dont il a du mal à voir la finalité. Quelques photos jetées sur un bureau en désordre qu’il n’a pas encore osé fouiller pour trouver des billets égarés. Son chat lui manque, tiens. Ses chats, plutôt. Et son chien, laissé dans un refuge au moment de partir. Et ses poissons rouges, lâchement abandonnés dans leur bocal. Et sa tranquillité, son chaos organisé, et… il tremble. Devant lui, la table frémit. Du bout du pied, il la touche, la sent osciller, tournoyer. “Arrête ça” qu’il chuchote, dans le silence du studio. La table ne lui obéit pas, elle continue sa lente circonvolution sous ses yeux. Comme un pied de nez. Adonis se recroqueville, avant de se faire la remarque que ça ne changera rien. Et qu’il a besoin de recommencer à planer. A oublier. Et demain, promis demain, il s’en ira. Juste un dernier soir ici. Et promis, demain, il ira voir Eurydice. Juste un dernier soir ici. Il lui faut juste un peu d’argent, puis il ira voir son dealer, puis ce sera la dernière fois, promis. Promis, promis. Et il se le repromet encore une fois, quand il ferme silencieusement la porte de l’appartement, les clés dans la main, ces doubles que son pote a oublié de lui reréclamer, il y a ce qui semble être des années de ça.

On descend les escaliers d’un pas vif, on garde la tête baissée, vraiment pas le meilleur quartier de la ville, loin, très loin de celui plus familial qui l’hébergeait avant. Mais ce n’est pas grave, Adonis pose un pied dans la rue qu’il se répète que de toute manière, tout ça n’est que temporaire. Que demain, il prend un train, il change de pays, il recommence tout à zéro, et tout ira mieux. Il s’est déjà dit ça hier, avant-hier, tous les jours depuis qu’il a décidé de faire demi-tour sur la route, de braquer et de ramener sa vieille carcasse de bagnole dans le coin. Une grossière erreur assurément. Mais si prévisible : s’il a pas réussi à mettre la distance qu’il voulait entre lui et ses parents à l’époque, c’est pas pour réussir à s’arracher à sa ville natale à trente-trois ans, hein, c’est pas pour réussir à s’éloigner durablement d’Eury alors qu’elle est sa stabilité.

Il enfourne ses mains au fond de ses poches, il baisse la tête. Se faire discret, tout ça. Priorité. Trouver de la bouffe, trouver du fric, quelque part, il garde les yeux rivés au sol à la recherche d’une piécette abandonnée. Il a presque plus de provisions, quelques billets dilapidés, au fond de ses poches, des billets froissés, qui devraient lui suffire. Au pire, il peut commencer à envisager autre chose, le paumé. Il peut commencer à lorgner sur des sacs à main. Il n’a jamais fait ça, mais il n’avait jamais vraiment plané aussi durablement avant, non plus. Alors bon, jusqu’où peuvent aller les changements avant de basculer du craignos au carrément inacceptables ? Il ne sait plus trop. Tout ce qu’il se dit, c’est que de l’autre côté de la rue, il voit une silhouette d’une meuf qui n’a rien à faire dans ce quartier. Elle doit être paumée, elle aussi, mais d’une autre manière. Elle pose des questions, elle cherche son chemin. Elle n’a rien à faire dans le coin. Elle doit savoir ce qu’elle risque, non ? Et puis, elle aura de quoi se racheter un autre sac ? Elle ne doit pas en manquer, elle ne doit manquer de rien, non ? Il a les mains moites d’envisager ça, mais en même temps, il n’a qu’une vingtaine de dollars, et la dernière fois, on lui en a réclamé soixante. Et il ne sait plus où trouver les quarante derniers. Sûrement dans son sac. Est-ce qu’il est un voleur, Adonis ? Il a les mains moites, il est un funambule, qui cherche à retrouver son équilibre, avant d’être contraint de mettre pied à terre, parce que la terre ne se trouvera qu’au bout d’une chute qu’il a parfois l’impression d’avoir… et bien d’avoir déjà entamée.

Il a les mains moites. Sa capuche tombe devant ses yeux, pour les cacher ; apprenti voleur. Apprenti braqueur. Il a les yeux rivés non sur la fille, mais sur son bras, la bretelle du sac, et sur la rue, et à nouveau sur le bras… Juste un souffle, il retient son souffle, attrape, attrape la bretelle, arrache le sac, et court, court vite, le plus vite possible, sourd à tous les autres bruits. Il entend bien qu’on le suit, mais il n’ose pas regarder en arrière. Il court, il tourne dans la rue, plus la rue est petite, moins il y a de trafic, c’est logique. D’un bond, il saute par-dessus une poubelle, 0.5g pour s’abstraire à l’emprise de la chute, il se facilite la fuite, en vient même à se dire qu’il peut récidiver. Que ce n’était pas si dur. Qu’il a peut-être un point de côté, mais qu’elle doit avoir cessé de le suivre. Et qu’il est peut-être temps de regarder le fruit de son larcin. Ses mains tremblantes peinent à ouvrir le sac, il ferme les yeux sur le livre d’astrophysique qui lui rappelle un peu trop eury, s’empare plutôt du portefeuille, et… Un permis. Des papiers d’identité. “Oh merde… oh merde, merde, merde…” Il jette le sac sur le côté comme brûlé par le contact, et il se plaque contre le mur le plus proche, comme pour mettre de la distance entre lui et… “Oh merde… oh merde, merde, merde…”. Il y a une silhouette dans la rue, et quand son réflexe premier est de partir, Adonis se rend compte qu’il est dans un cul de sac. Une voie sans issue. Face à sa soeur.

Bien. D’un coup d’oeil, il considère un angle, envisage de s’y cacher. Envisage même d’essayer de passer en 0g, pour une fois, sans savoir s’il arrivera à contrôler l’incontrôlable. Sans même savoir si ça l’aidera. Sa capuche ne le cache même plus. Ne cache pas ses yeux clairs, ses cernes, sa lèvre mordillée, et le sourire insolent qui peine à s’y inscrire, comme une bravache et une désinvolture qu’il aimerait afficher mais qui refusent de participer à cette mascarade. “Eury, c’est pas ce que tu crois !”

A dire vrai, il ne sait même pas ce qu’elle peut croire, là.

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MessageSujet: Re: (eurynis) Run boy run! This world is not made for you   (eurynis) Run boy run! This world is not made for you EmptyLun 18 Juin - 15:55



Une perte de temps, c'est ce qu'on ne cessait de lui dire lorsqu'elle clamait aux rares concernés qu'elle allait se mettre en quête de son frère, mais Eury ne l'abandonnerait pas, jamais. Il était son grand frère, celui qui l'avait en partie élevée, qui l'écoutait sans se montrer agacer, ennuyer ou exaspérer par les nombreux monologues qu'elle avait l'habitude de tenir. Il était sa bouée de sauvetage, sa moitié et sa stabilité, sans lui, elle était perdue, ancrée dans cette solitude qu'il était le seul à véritablement briser. Elle le chercherait, remuerait Albewen et tout ces quartiers encore inexplorés pour parvenir à son but. Elle le trouverait et le forcerait à lui dire pourquoi il s'était ainsi enfui, sans la prévenir, ne laissant qu'un simple mot d'excuse, sans détails et sans raisons à son départ précipité. Sa quête la poussait à se rendre dans l'un des quartiers les plus pauvres de la ville, sortant du taxi qui l'abandonnait à son sort, dans ces ruelles malfamées où certains habitants l'observaient avec une certaine curiosité. Elle était l'archétype de la citadine qui se complaisait dans des quartiers plus abordables et sécuritaires, détonnant dans ce monde sombre dans lequel elle avait mis les pieds, mais elle était déterminée à fouiller les ruelles pour trouver ne serait-ce qu'un indice qui la mènerait à Adonis. Fouillant dans son sac, elle sortait une photo légèrement abîmée tant elle avait été trimballée, repliée et recroquevillée, une photo où s'esquissait  le visage souriant de son aîné, lui donnant un nouveau pincement au coeur à cette simple vue. Elle ne se laissait allée à la tristesse, ni à la nostalgie de ces jours envolés, s'enfonçant dans l'artère principale jusqu'à aborder quelques personnes, montrant cette photo dans l'espoir que l'un d'entre eux l'ai vu, mais la malchance semblait être de mise alors qu'elle arrêtait un énième passant à l'allure débraillé, lui tendant la photo tout en lui posant quelques questions, légèrement méfiante et sur ses gardes car il laissait un regard glissé sur sa silhouette, sur ses vêtements qui ne mettaient pas spécialement en valeur ses courbes féminines. Elle s'apprêtait à se détourner, à fuir et à s'éloigner de l'homme avant de sentir une pression, d'entendre le bruit d'une déchirure et de sentir le poids familier sur son épaule s'envoler. « HEY ! » Un voleur qui venait de subtiliser son sac et qui s'enfuyait à toutes jambes. Eury le poursuivait, les talons de ses bottines claquant contre le bitume, regrettant presque de ne pas avoir mis des chaussures plus plates. Il disparaissait de son champ de vision et elle ressentait une légère appréhension. Son sac à main contenait toute sa vie, son livre sur l'astrophysique qui était l'un de ses préférés, son portefeuille, son permis, son portable et quelques autres bricoles. Elle se pinçait les lèvres et s'arrêtait, à bout de souffle, les mains posées sur ses hanches, la photo de son frère enserrée dans son poing. Si seulement il était là, si seulement...Elle se figeait soudainement en relevant la tête, remarquant qu'elle était devant une ruelle en cul de sac où une personne était présente et...Non. C'était impossible. Elle écarquillait ses prunelles sombres en observant avec incrédulité cette silhouette si familière qui était seulement à quelques pas d'elle, cette silhouette dont la capuche ne dissimulait plus les traits d'un visage cerné par la fatigue. Son coeur s'arrêtait durant quelques instants et une vague de soulagement l'inondait tandis qu'elle s'avançait d'une démarche incertaine dans sa direction. Son sac était à terre, les quelques objets qu'ils contenaient éparpillés sur le sol et lui se tenait là, clamant un fait qui n'était pas sien. « Tu... » Elle s'arrêtait, à seulement quelques millimètres de lui, une multitude d'émotions transparaissait dans son regard alors qu'elle avait l'impression d'avoir le souffle coupé. Sans lui laisser le temps de réagir, elle sautait à son cou et le serrait contre elle, sentant un poids se relâcher dans sa poitrine. « Tu es vivant... » Elle le relâchait après quelques secondes, un sourire heureux inondant ses lèvres...Un sourire qui laissait place à une moue plus contrariée et d'un coup, elle enfonçait son poing dans son épaule. « Tu n'es qu'un imbécile ! » A nouveau, elle le frappait au même endroit. « Cela fait des semaines que je suis à ta recherche, à sillonner toute la ville en étant morte d'inquiétude pour toi ! » Elle fulminait, la frustration de ces dernières semaines retombait alors qu'elle s'éloignait légèrement de lui, pointant un index accusateur en sa direction. « Tu as intérêt à avoir une bonne explication Adonis ! » Son surnom n'était plus d'actualité en cet instant alors qu'elle l'observait de son regard animé par la colère et l'incompréhension.
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MessageSujet: Re: (eurynis) Run boy run! This world is not made for you   (eurynis) Run boy run! This world is not made for you EmptyMar 19 Juin - 22:40


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Il est nerveux. Qui ne le serait pas ? Il est tendu. Qui ne le serait pas ? Il est anxieux. Qui ne le serait pas ? Et pire, pire que tout cela, il est coupable. Ce doit être la sensation la plus forte dans son esprit, l’émotion la plus marquée, celle qui l’asphyxie. Qui le paralyse, le coeur battant la chamade, l’envie brutale de s’excuser, celle plus brutale encore de partir, de courir, de fuir et de s’enfuir, en bon lâche qu’il se découvre être. Oh, Adonis n’a jamais eu de grande prétention question courage, mais il ne s’imaginait pas être aussi prompt à prendre la tangente au moindre problème. Même si, à bien y regarder, ça lui pendait au nez, comme attitude. Il n’a jamais su se fixer, s’en tenir à une décision, il a toujours été aussi influençable que volage, volubile, volatile même, on pourrait dire si le terme existait dans ce contexte. Alors oui, ça lui pendait au nez, cette lâcheté qui effleure ses tempes, et frémit dans ses muscles, mais ce n’est pas pour autant que c’est agréable. Ce n’est pas pour autant que ce n’est pas culpabilisant. Surtout face à Eury. Il est nerveux, il est mal à l’aise, il aimerait se justifier mais il ne trouve pas les mots, il aimerait disparaître, se volatiliser dans un claquement de doigts, il aimerait n’être jamais revenu, n’être jamais parti, il aimerait ne pas avoir à endosser le rôle du voleur, ou du moins qu’elle n’ait pas à endosser celui de la victime. Il aimerait tout plein de choses, Adonis, mais la seule chose qu’il obtient, c’est la tétanie. Et des mots qui s’entrechoquent entre ses lèvres, pour ne pas rester silencieux et se donner un peu bonne conscience, aussi. C’est pas ce que tu crois, ah ouais ? Et qu’est-ce qu’elle pourrait bien croire qui ne serait pas la réalité des faits ? Qu’il a voulu piquer le sac de quelqu’un ? Le permis échoué par terre en même temps que l’objet de son larcin est une preuve et un aveu. Que son départ n’était pas volontaire et assumé ? Les quelques mots - insuffisants - jetés sur une feuille en guise de justification sont pourtant bel et bien là. Adonis lève les mains, comme un voleur pris la main dans le sac, et à bien y regarder, c’est exactement ce qu’il est. Ce n’est pas ce que tu crois, c’est ce qu’il argumente. Et lui, qu’est-ce qu’il croit ? A quoi est-ce qu’il s’attend ?

Certainement pas à la réaction de sa soeur. « Tu... » Elle s’approche, il ne peut plus reculer. Vraiment plus. Il a le dos et le sweat qui rape et s’accroche aux briques du mur, il a le doute qui le tiraille et des pieds de plomb, il ne sait pas à quoi s’attendre. Et il ne s’attend certainement pas à ce qu’elle le prenne dans ses bras de cette manière, qu’elle saute à son cou, qu’elle le serre contre elle. Tout ce qu’il peut faire, Adonis, c’est de se laisser faire, et de fermer les yeux en inspirant. Pour le moment, ça lui semble être un bon départ. « Tu es vivant... » Elle le relâche, il s’affuble d’un sourire incertain. « Euh… oui… tadaaam ?! » Surprise ? Ce n’est pas qu’il n’est pas sérieux, c’est plutôt qu’il s’enveloppe dans une désinvolture parée de légèreté, comme si de rien n’était. Comme s’il n’était pas parti. Comme si… le poing d’Eurydice le ramène sur Terre, Adonis s’y accroche. La contrariété, ou plutôt la colère, la vexation, la déception, ça, c’est plus prévisible que le reste. Plus douloureux, aussi. « Tu n'es qu'un imbécile ! Cela fait des semaines que je suis à ta recherche, à sillonner toute la ville en étant morte d'inquiétude pour toi ! » Il s’humecte la lèvre, dans un « Fallait pas » soufflé qui peine à s’imposer sur le reste, sur sa sœur qui le pointe maintenant d’un index accusateur, sur sa sœur qui fulmine et qui reprend, comme pour enfoncer le clou. « Tu as intérêt à avoir une bonne explication Adonis ! » Et ça lui fait l’effet d’une gifle. Adonis. Ce n’est pas qu’il n’aime pas son prénom, mais c’est que l’entendre, complet, avec toutes ses syllabes, toutes ses sonorités, dans la bouche de sa sœur, ce n’est pas normal tout simplement. Et déstabilisant. « Eury… » Il se tâte à répéter que ce n’est pas ce qu’elle croit mais ça ne changera rien, il n’est pas stupide à ce point tout de même. Alors il est nerveux, alors il hausse les épaules, alors il se sent gamin, le grand frère. Et nul, aussi, un peu. « Ca va ? » A la base, il comptait s’excuser, mais dans sa bouche, sa langue a fourché et a préféré prendre la sortie je m’inquiète pour ma sœur. « J’ai… oulalah, j’ai vu un mec s’enfuir avec ton sac, j’ai voulu l’arrêter et… » Et tout plutôt que de répondre à sa question, finalement, Dodo préfère ramasser le permis, les papiers, le sac, tout ranger. Et le lui tendre d’un geste tremblant. « Tu ne devrais pas traîner dans ce quartier, tu sais ? Ca… il n’y a pas que des gens fréquentables. » Comme si c'était le moment de jouer au grand frère protecteur.

Marwany n'est pas un quartier recommandable. Lui, par exemple, il ne s'estime plus fréquentable. Il ne pense plus être très fréquentable depuis quelque temps. Il repense à la table arrachée au sol. Et il ne lui faut pas beaucoup d’imagination – alors qu’il en a à revendre – pour imaginer Eurydice s’envoler elle aussi.


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MessageSujet: Re: (eurynis) Run boy run! This world is not made for you   (eurynis) Run boy run! This world is not made for you EmptyMar 26 Juin - 23:30



La frustration et la colère s’entremêlaient dans ses prunelles perçantes. Il agissait presque comme si ils s'étaient quittés le matin même, comme si sa disparition n'avait jamais eu lieu, comme si son absence n'avait été qu'une illusion. Elle en avait terriblement souffert, souffert de ne pas savoir où se trouvait son aîné, d'attendre l'inévitable, d'appréhender de lire dans le journal une mauvaise nouvelle ou qu'un appel lui annoncerait l'irréparable. Elle avait souffert de l'incompréhension, de ce soudain départ et ce sans raison, du fait qu'il ne s'était pas confier à elle alors qu'ils avaient toujours été très proches, qu'il l'avait quasi élevée, qu'il l'avait protégé, à sa manière, de même qu'elle l'avait fait en grandissant, lui son grand frère paumé qui ne gardait aucun job bien longtemps et qui essayait de s'en sortir du mieux qu'il pouvait. Ils étaient très différents mais étaient tout l'un pour l'autre, du moins, c'était ce qu'elle croyait. Sa disparition avait jeté un froid sur cette relation devenue fragile. Elle plissait les lèvres, paumes qui glissaient pour se poser sur ses hanches, le regard teinté d'une certaine sévérité alors qu'elle l'appelait par son prénom entier. Elle ne le faisait jamais, préférant le surnom de « Dodo », surnom qu'elle gazouillait enfant car elle ne savait prononcer Adonis correctement. Ainsi, son prénom ne ressortait que quand elle était submergée par la colère et l'agacement, comme en cet instant où la déception venait se mêler à ce cocktail explosif. Il murmurait à son tour son surnom, parce que peu de personnes l'appelait Eurydice, préférant Eury, plus court et plus pratique. Elle arquait un sourcil à sa question, espérant pour lui qu'il n'était pas entrain de plaisanter...Comment pourrait-elle aller bien alors que les mois s'étaient écoulés, sans nouvelles de sa part ? « Devine ? » Elle était cinglante et peu enclin à vouloir se montrer chaleureuse avec lui, pas avant d'avoir eu des explications sur son soudain départ, mais il semblait vouloir échapper aux nombreuses interrogations qui  glissaient dans son esprit, préférant se concentrer sur ce sac à main volé, sur cet homme qui l'avait dérobé et dont elle n'avait vu le visage, ne se doutant guère que c'était son frère qui s'était acquitté de cette triste tâche. Il rangeait ses affaires une par une pour ensuite lui tendre son bien délesté qu'elle attrapait un peu trop brusquement, remettant son sac sur son épaule en un poids familier. Et puis, il lui faisait la morale sur ce quartier qui n'était guère fréquentable et qu'elle se devait d'éviter à tout prix. Elle écarquillait les yeux devant cette tirade du grand frère protecteur, un stratagème qui ne lui était pas inconnu puisqu'il l'utilisait très souvent lorsqu'il s'agissait de lui faire oublier une bêtise de sa part. « ...Tu me sors vraiment le coup du grand frère protecteur ? » La moquerie s'exhalait de son temps, ponctuée d'une certaine exaspération face à son attitude. « Tu crois que ça m'amuse de venir spécifiquement dans ce quartier ? Je te cherchais bon sang ! » Elle soupirait profondément avant de reprendre. « Et j'ai bien fais au final puisque je t'ai trouvé... » Elle affichait un léger sourire triste, parce qu'elle avait le cœur lourd, parce qu'inconsciemment, il l'avait blessé en fuyant ainsi, sans chercher à lui demander de l'aide. « Alors tu comptes éviter le sujet encore combien de temps ? » Il était impensable qu'elle puisse le laisser s'en sortir aussi facilement, elle désirait des réponses, des explications, une raison valable quant à sa mystérieuse disparition. « Dodo... » Le surnom revenait sur sa langue, d'un ton plus doux que les dernières paroles jetées à son encontre. « Pourquoi tu es parti aussi soudainement ? Sans m'avertir ? » Oui il lui avait laissé un mot, mais cela n'expliquait en rien son départ qu'elle essayait de comprendre et ce en vain. « J'ai cru que tu étais... » Les mots n'arrivaient à sortir de sa gorge, ils y restaient bloqués et elle poussait un énième soupir. « Je ne te laisserais pas partir tant que tu ne m'auras pas expliquer tout ça. » Elle s'était avancé d'un pas déterminé en sa direction, son regard plongeant dans le sien. « Alors ? Tu vas enfin me dire pourquoi tu jouais les Casper durant tout ce temps où je dois user de la force pour te faire parler ? » C'était une menace fébrile, elle était plus petite que lui mais ce n'était pas un souci, il savait qu'elle pouvait se montrer implacable et userait de n'importe quel stratagème pour le faire parler et lui faire révéler cette raison qu'elle n'arrivait à saisir, tant elle lui échappait.
Adonis Cain

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MessageSujet: Re: (eurynis) Run boy run! This world is not made for you   (eurynis) Run boy run! This world is not made for you EmptyMer 27 Juin - 20:02


Run boy run! This world is not made for you
eurydice & adonis






Adonis doit être agaçant, comme grand-frère. Pendant des années, il l’a couvée, sa petite soeur, palliant le désintérêt croissant de parents en guerre l’un contre l’autre, se plaçant en protecteur pour éviter qu’elle soit autant que lui un dommage collatéral. Pendant des années, il a été le grand-frère qui lit des histoires, qui fait des ombres chinoises sur le mur pour épater la galerie, qui va chercher la petite soeur à l’école parce que Maman a oublié, qui prépare les pâtes le soir, parce que Papa n’y a pas pensé, qui confond la sauce bolognaise et la sauce piquante, mais c’est pas grave. Pendant des années, il a été un grand-frère qui tenait plus ou moins la route. Puis, Eury a grandi, et lui, non. Et c’est elle qui a dû lui rappeler d’aller en cours, passer derrière lui éteindre la plaque laissée allumée, c’est elle qui a commencé à lever les yeux au ciel en le voyant chercher du boulot pour la 4e fois de l’année, et soupirer aux filles plutôt que d’aller en partiel. Comme une inversion des rôles. Comme un équilibre des rôles, leur équilibre, qu’il a foutu en l’air en partant sans plus d’explication que trois mots jetés sur un bout de papier.

Et sur le papier, Dodo est désolé, vraiment. Il culpabilise, aussi. Quand il la voit comme ça, quand il remarque sa colère, la vexation, peut-être aussi de la frustration à l’idée de ne pas comprendre - il la connait un peu, sa soeur, tout de même - et beaucoup, beaucoup de sévérité dans le regard. Le genre de sévérité qu’il est incapable d’avoir, le genre de gravité qu’il est incapable d’assimiler, le genre de sévérité qu’il n’aime pas observer. Et le genre de sévérité qu’il mérite, aussi. Qu’il essaye de désengager à sa manière, en optant pour le comme si de rien n’était. Est-ce qu’elle va bien ? C’est la question qu’il aurait posé en temps normal, c’est la question qu’il pose, parce qu’il veut que tout paraisse normal. Non, non, non, Eury, il n’a pas disparu des écrans radars pendant plus de huit semaines. Non, non, non, ce n’est qu’une illusion. Oui, oui, oui, elle ne va pas le laisser lui faire avaler des couleuvres aussi facilement. Oui, oui, oui, Adonis sait bien qu’elle n’acceptera pas de faire comme si. « Devine ? » Eurk. Il le mérite, oui, mais ça ne rend pas le temps plus agréable. Il grimace, Dodo, il grimace aussitôt. Et il préfère la solution de fuite. Le mensonge, la diversion, le grand-frère protecteur : une carte tirée du chapeau, usée d’avoir été trop de fois utilisée. Utilisée une fois de trop. « ...Tu me sors vraiment le coup du grand frère protecteur ? Tu crois que ça m'amuse de venir spécifiquement dans ce quartier ? Je te cherchais bon sang ! » Il veut hausser les épaules, sourire. « Fallait pas,  je te jure ! » Qu’il essaye de se dédouaner quand elle soupire, tout en se disant qu’il n’arrange pas son cas. Elle est têtue, Eury, bien plus qu’il ne l’a jamais été. Elle est têtue, et butée. Obstinée. Lui, il papillonne, elle, elle s’attaque à un mur jusqu’à y avoir créer une brèche, si elle n’a pas réussi à le contourner. Il n’a aucune chance face à elle. « Et j'ai bien fait au final puisque je t'ai trouvé… Alors tu comptes éviter le sujet encore combien de temps ? » Tic nerveux qui déforme ses lèvres. Eurk grimace-t-il encore en détournant le regard, les mains nerveusement crispées sur le sac à main qu’il veut lui tendre, et ne pas lâcher, aussi, au passage. « Dodo... » Il détourne le regard, il le repose sur Eury. Déstabilisé par le revirement. Et mal à l’aise, bien sûr. Le surnom, un ton plus doux, il a l’impression d’être un petit frère face à une grande soeur, et non le contraire. « Pourquoi tu es parti aussi soudainement ? Sans m'avertir ? J'ai cru que tu étais... » Il a envie de lâcher le sac, pour plaquer ses mains sur ses oreilles, ou devant ses yeux et disparaître d’ici. Comme si ça pouvait suffire. Elle a cru qu’il était quoi ? Mort ? Parfois, il se demande si ce n’est pas le cas. Fou ? Il a envie de rire nerveusement. Parti, parti en les laissant, comme leurs parents les avaient laissés à la dérive, désintéressés ? C’est cette hypothèse qui lui fait le plus mal, qui réveille l’adulte et endort l’électron libre et instable qu’il est le plus souvent. « Je ne te laisserai pas partir tant que tu ne m'auras pas expliqué tout ça. Alors ? Tu vas enfin me dire pourquoi tu jouais les Casper durant tout ce temps où je dois user de la force pour te faire parler ? » Elle s’approche, il recule. Elle menace, il lève les mains, comme le voleur pris en faute qu’il est. User de la force sur lui ? Il rit doucement, même s’il se doute bien qu’un grand dadais comme lui n’a pas grand chose pour se défendre d’une boule de nerfs comme elle. Il rit, parce que c’est le mieux. Rien de tout ça n’est grave, hein, aux dernières nouvelles. Répétons, chantons ça en choeur. Rien de tout ça n’est grave. Il a juste besoin de temps. Ou d’explications. Et un peu d’Eury ? Il se torture les doigts, nerveux. « D’accord. »

Aucune volonté.

« Mais tu m’offres un verre, genre une bière, un café. Et un truc à bouffer » Il n’a pas mangé ce matin, et il a faim. Le manque, assurément, il paraît que ça donne faim, il découvre ça. « Je vais bien, Eury, j’ai juste... » Il inspire, hausse les épaules, fait un pas en direction de la rue. Avec un peu de chance, il pourra s’esquiver en prétextant d’aller aux toilettes, et il sautera dans le bus le plus proche, et… Irréalisable. Elle ne lui pardonnerait jamais. Il se tourne à nouveau face à elle. Déjà, dédiaboliser, dédramatiser la situation. « Pour faire court, j’ai des petits soucis de... » Des soucis du genre surnaturel ? Elle va vouloir en savoir plus. Et le dire à voix haute, ce serait admettre que quelque chose de grave s’est passé. Pas cool. « ... j’suis allé voir pour… ‘fin tu vois ? » Non. Rester flou, c’est bien, mais encore faut-il qu’il y ait la moindre once de cohérence dans ses propos. Il cherche, et soudain, il trouve. « J’ai perdu mon dernier job, c’est con, je sais plus où je l’ai foutu et... » Peut-être pas le moment pour ce genre de bêtises. « ... les horaires c’était galère, tout ça. Bref, j’avais un entretien ailleurs, un truc dans le genre. Je… je te l’avais pas dit pour pas que tu t’fasses de souci. Mais visiblement… » Adonis part dans un grand éclat de rire, un éclat de rire forcé. Le mensonge, c’est pas sa tasse de tête, les fausses excuses non plus. « Ahahah, je me suis loupé. Tu vois, faut pas s’inquiéter. On va manger ? »

Allez, Eury, viens, on va manger, et avec un peu de chance, le ventre plein, il pourra se trouver une excuse valable. Il ne sait même pas pourquoi il ne veut pas lui dire, en plus, c'est juste que... il ne sait même pas quoi lui dire.


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MessageSujet: Re: (eurynis) Run boy run! This world is not made for you   (eurynis) Run boy run! This world is not made for you EmptyDim 29 Juil - 21:28



Eury attendait une explication, une explication qui pourrait enfin mettre fin à ce cauchemar qu'elle vivait depuis sa disparition. Le fait de ne pas savoir où il était, ce qu'il avait pu advenir de lui, l'imaginer blessé ou pire...Elle chassait ses pensées noirâtres de son esprit et se concentrait sur l'instant présent, sur ce frère retrouvé et qui se tenait face à elle, affichant ce même air paumé que dans ses souvenirs. Ce frère qui pourtant était le seul qui avait pris soin d'elle, l'avait écoutée, qui ne se moquait pas quand elle partait dans des théories scientifiques, qui prenait le temps d'écouter et de sourire, bercé par les formules quantiques d'un cerveau en constante ébullition, le seul qui avait su lui donner de la tendresse, un soutien et de l'attention quand leurs parents se déchiraient, délaissant leurs enfants qui ne devaient plus compter que sur eux-même. En grandissant, les rôles s'inversaient assez souvent, elle était la petite soeur qui réprimandait le grand frère, la petite soeur qui levait les yeux au ciel devant son manque de stabilité, mais qui lui offrait un toit et de l'argent quand il était au fond du trou, même si il rechignait à accepter son aide à chaque fois. Mais là...C'était différent. Il n'avait jamais disparu aussi longtemps, sans lui donner la moindre nouvelle, comme si il la fuyait. Elle ne montrait cette tristesse qui pesait sur son organe vital, ne montrait le désespoir qu'il avait causé en s'envolant du jour au lendemain. Elle préférait insisté, essayée de creuser ce mur face à elle, jusqu'à ce qu'elle obtiendrait une brèche dans laquelle elle pourrait s'engouffrer pour mieux comprendre ce mystère qui entourait sa disparition. Il se reculait, levait les mains  en signe reddition devant sa colère et sa menace, la rouquine était sérieuse, très sérieuse. Elle n'hésiterait à sortir les poings si il le fallait pour obtenir ce Graal tant désiré. Et finalement, il finit par abdiquer et elle retenait son souffle, son sang tapant sourdement contre ses tympans, mais avant, il lui imposant une petite contrepartie qu'elle se devait de respecter, une demande murmurée sur une boisson et un repas qui éveillait en elle une envie similaire. Elle hochait lentement la tête, un sourire infime naissant sur sa bouche pourprine. « Si ça peut te faire parler, avec plaisir. » Elle se dirigeait vers l'avenue après avoir remis la bretelle de son sac correctement sur son épaule, marchant lentement, le regard ne cessant de se tourner vers son frère, comme pour le surveiller, comme pour s'assurer qu'il n'allait pas à nouveau disparaître une fois son regard détourné. Elle se mêlait à la foule, à ses côtés, ses pas la guidant d'elle-même vers un petit restaurant où ils pourraient discutés en toute quiétude. Il commençait à parler, mais perdait ses mots et elle attendait, écoutait, les lèvres serrées, restant dans le flou, ne sachant pas de quoi il voulait parlé, ni où il voulait en venir. « Des soucis de quels genres ? » Elle posait ses prunelles sombres sur le visage si perturbé et confus de son frangin, un regard qu'elle détournait pour le laisser errer sur les vitrines qu'elle croisait sur son chemin, sans vraiment mirer leurs contenus, trop préoccupée par le sort du blond. Il parlait de son dernier job, faisant un trait d'humour qui lui fit levé les yeux au ciel d'exaspération, mais un sourire, un tantinet amusé, s'épanouissait néanmoins sur ses lèvres. « Toujours le don des plaisanteries à ce que je vois. » Elle lui coulait un regard semi-accusateur qui tranchait avec l'amusement perceptible dans ses pupilles. Il agitait ensuite ce nouvel entretien comme l'excuse de son absence et elle plissait les lèvres, l'amusement n'étant plus qu'un souvenir. Quelques secondes à rester immobile pour ensuite se décaler et faire ainsi face à Adonis, l'obligeant ainsi à s'arrêter. « Donc...Tu veux me faire croire que tu ne m'as pas donné de nouvelles, et ce pendant plusieurs semaines, car tu avais peur que je m'inquiète ? » C'était stupide et irréaliste. Il n'avait jamais agi comme ça auparavant, il avait toujours mis un point d'honneur à la prévenir. Il disparaissait parfois durant deux-trois jours mais il finissait toujours par l'appeler pour la rassurer. Il lui mentait, c'était certain. Elle se posait des tonnes de questions, questions qui restaient pour l'instant sans réponse. Elle soupirait et glissait ses doigts sur son bras, bras qu'elle finissait pour entremêler au sien tout en laissant le passage libre. « Allons manger. » C'était un murmure vague, car elle était troublée et pensive alors qu'ils se dirigeaient vers ce petit italien au coin d'une ruelle. Elle relâchait Dodo pour pousser la porte, saluant d'un signe de tête le chef, prenant place au fond de la salle, à l'écart des regards indiscrets. Elle s'installait face à son frère et eu un léger pincement au coeur pour une scène familière à tant d'autres qu'ils avaient passé ensemble. Les cartes furent apportées et elle commandait un whisky, même si elle tenait très mal l'alcool, ayant besoin d'un remontant. Elle attendait qu'Adonis fasse son choix avant de reposer ses prunelles perçantes dans les siennes. « Tu as un endroit où dormir ? » Elle l'accueillerait chez elle, comme elle l'avait déjà fait auparavant, en la soeur prévenante et attentionnée qu'elle était, en cette soeur pour qui son grand frère représentait tout son univers. « Est-ce que tu comptes finalement me dire la vérité de où tu étais exactement ? » laissa t'-elle échappée pour ainsi lui signifier qu'elle ne croyait guère à son histoire bancale.

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MessageSujet: Re: (eurynis) Run boy run! This world is not made for you   (eurynis) Run boy run! This world is not made for you EmptyMar 21 Aoû - 15:20


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Eurydice le connait et le connait même très bien. C’est, et de cela dodo en est presque certain, la personne qui le connait le mieux au monde, loin devant Asaël, loin, loin devant leurs parents. Elle devance même Cassandra, celle qui le connait pourtant depuis presque toujours. Parce qu’Eurydice, elle le connait depuis toujours, tout simplement. Toujours. Il l’a tenue dans ses bras à la maternité, avec les yeux écarquillés du môme qui se demande si le truc tout rose et tout hurlant est vraiment une petite fille. Il l’a réconfortée, il l’a consolée, il l’a encouragée, il s’est renversé de la sauce tomate dessus pour lui faire croire qu’il était mortellement blessé, il lui a marché sur les pieds une paire de fois en voulant lui apprendre à danser, il lui a appris à faire du vélo, elle lui a appris à faire un nœud de cravate et lui a hurlé dans les oreilles pour qu’il se réveille à l’heure pour l’école, pour un train, pour un examen… Eurydice le connaît depuis toujours. Alors quand, au juste, dodo a-t-il pu croire qu’elle allait gober ses mensonges sans rien dire, voire simplement se contenter de ses excuses, hein ? Quand, dans quel monde, dans quel univers, dodo a-t-il réellement cru ça ? Il ne sait pas trop, mais il se rend compte, dans une grimace, qu’il n’aurait pas pu se tromper davantage. A croire qu’il est un éternel optimiste, à croire qu’il a dû mal à être lucide – et ça, ce ne serait pas un scoop. Le voilà qui hausse les épaules, qui fanfaronne, alors qu’il sait qu’il a déjà perdu, pour la simple et bonne raison qu’il n’a strictement aucune volonté. Et qu’Eurydice, elle, en a à revendre. Qui se lasserait le premier dans un duel de non, si tu parleras ? La question ne se pose même pas, Dodo rend déjà les armes dans un D’accord aussi nerveux qu’orphelin de tout bon sens. Il lève les mains, il joue la reddition, tente de grappiller malgré tout parce que c’est un débrouillard, parce qu’il a faim, qu’il a soif, et que quitte à devoir bricoler un nouveau mensonge pour cacher la réalité, il peut toujours… et bien… il peut toujours gagner du temps en sirotant une bière. En grignotant un truc. Offert par Eury, cela va sans dire, parce qu’il veut bien l’offrir, mais il n’a que ses reins à donner en échange au commerçant, et il n’est pas sûr que s’ils prennent la carte bleue, ils acceptent de la même manière des organes. Quoique… il secoue la tête, assez de divagation, ça ne le sauvera pas. Au moins, elle hoche la tête, au moins, elle est d’accord. C’est déjà ça de pris. « Si ça peut te faire parler, avec plaisir. » Au moins, ils quittent cette ruelle. Et quand elle lui tourne le dos, il envisage, encore, de se faire la malle. De se faire la belle. De… Adonis croise le regard de sa sœur et sourit, tout naturellement, en lui faisant coucou de la main, comme un gamin, comme pour mieux lui dire regarde, je suis encore là, je ne me suis pas encore barré comme un voleur !. La bonne blague.

Il triture le bout de ses manches, les pendants de son sweat à capuche, prend même le parti de tirer le sparadrap d’un coup sec en commençant à parler : il a des soucis. « Des soucis de quels genres ? » Le regard d’Eury a ce côté gênant qu’elle l’infantilise, qu’elle paraît adulte, et lui adolescent. Comme souvent, hein, mais ça n’en reste pas moins dérangeant. Grand enfant, c’est ce qu’il est, jusque dans cet humour débile qu’il déploie. Comme ça. Pour tester. Tâter le terrain et… « Toujours le don des plaisanteries à ce que je vois. » Il ne saurait dit si ça prend, ou pas. Au moins, elle sourit, même si elle semble au bord de l’exaspération. Il hausse les épaules, tente de bricoler un truc, tend ses explications à la petite sœur, en attendant le verdict, dans un grand éclat de rire censé le crédibiliser. Ou pas. Elle s’arrête, et puisqu’il ne veut pas lui rentrer dedans et qu’il ne peut pas la traverser – aux dernières nouvelles – il est obligé de s’arrêter. De supporters son regard accusateur. « Donc...Tu veux me faire croire que tu ne m'as pas donné de nouvelles, et ce pendant plusieurs semaines, car tu avais peur que je m'inquiète ? » Il a une moue perdue. Brandit l’innocence et la candeur comme excuses : « Euh… oui ? » De toute évidence, ça ne prend pas. Il attend le verdict, la sanction, alors que le silence d’Eury clôt pourtant déjà le procès. Déclaré coupable, votre honneur, coupable d’une connerie sans nom, qu’il entend. Dans un sourire nerveux.

Elle soupire. Lui aussi, en écho. Sans savoir trop pourquoi il soupire, lui. « Allons manger. » Qu’elle finit par murmurer et par l’entraîner vers un italien où ils prennent place sans plus tarder, ses doigts nerveux trouvant rapidement le bois de la table pour la matraquer d’un morceau de piano appris, oublié. Il y a comme un air de nostalgie, de déjà-vu, de culpabilité qui résonne dans le cœur du grand-frère. Ce n’est pas un très bon acteur. Ni un très bon grand frère. Ni un très bon menteur. C’est un quoi au juste ? Un équilibriste qui s’est cassé la gueule. Et qui tente de croire qu’il est toujours en équilibre. Eury commande un whisky, Dodo aussi, parce qu’il se dit qu’au mieux, ça lui fera oublier le manque qui va croissant et qu’au pire, et bien, c’est toujours bon le whisky. C’est toujours ce qu’ils prennent, de toute manière. Quand il n’opte pas plutôt pour un jus de pomme plus… soft. « Tu as un endroit où dormir ? » Il plisse les yeux. Va pour lui dire que oui, dans l’idée, il a un endroit où crécher, mais elle reprend. Comme pour mettre les choses au clair. « Est-ce que tu comptes finalement me dire la vérité de où tu étais exactement ? » Et lui de répondre sans y penser un « Non » spontané qu’il rectifie sans plus tarder : « Enfin… si. » Parce que lui dire il était, ça ne lui pose pas de problème. Lui dire pourquoi il était à des kilomètres de là, ça, en revanche… « Eury… » Il regarde sa petite sœur. « Ecoute, la vérité, c’est que j’ai eu un accident, au boulot. » Il se surprend à dire la vérité. « L’entretien, tout ça, c’est du pipeau, j’avoue. » Comme si elle ne l’avait pas déjà compris, lulz. « T’sais, le dernier en date… c’était coursier. Truc simple, qui n’a pas d’emploi du temps dans lequel m’enfermer, je reçois un coup d’fil, j’vais chercher un colis, une adresse, j’emmène le barda rapidement, et zoup, je suis tranquille jusqu’au prochain. » Dans l’idée.

Il a les yeux rivés sur le verre qu’on vient de glisser entre ses mains. « J’ai été distrait, il y avait ce chien, là, à l’assoc, j'y pensais et… je me suis fait percuter par un stupide camion. » Jusque-là, au moins, il dit la vérité. Vraiment. « C’était pas dans l’coin, on m’a foutu dans un hôpital, j’avais pas mes papiers… » La vérité n’aura pas fait long feu. Mais celui-là, de mensonge, Adonis en est presque fier. Parce qu’il est presque plausible. « J’ai… ‘fin voilà. Je me suis dit que tu allais t’inquiéter pour rien si je t’appelais, t’sais. ‘fin tout va bien maintenant. » Ou pas. Mais c’est un optimiste, hein, Dodo, non ? « Y’a un pote qui me prête sa piaule le temps que je retrouve un job pour mon loyer, t’sais. J’suis l’roi de la débrouille, t’as pas à t’en faire. J’suis désolé pour le silence. Mais faut que tu t’concentres sur tes études, t’sais. C’est important que tu y arrives, que tu t’concentres dessus. » Histoire qu’il y ait une Cain qui fasse un truc de bien, hein. Lui, c’est pas un cas désespéré mais presque. S’il est prêt à parasiter la vie de ses potes, genre Asaël ou Josh chez qui il habite pour le moment, il ne veut surtout pas se retrouver à empiéter sur celle d’Eury, Dodo. C’est con mais… Il sait qu’elle mérite mieux qu’un grand frère qui ne sait plus trop ce qu’il est. Mais qui est certain d’être un gros souci.


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